Henri de Toulouse-Lautrec 1864-1901. Acteurs de lOpéra de Bordeaux, 1900. Encre brune et plume. Paris, musée dOrsay, conservé au département des Arts graphique du musée du Louvre. dessin en couleur. Les grands artistes qui florissaient en nombre à Elle sappelle Mathilde. Son amant vient de la quitter. Larrière-petite-nièce du peintre albigeois Toulouse-Lautrec est décédée Malgré une vie courte et marquée par la maladie, lœuvre du peintre est très vaste : le catalogue raisonné de ses œuvres publié en 1971 énumère 737 peintures, 275 aquarelles, 369 lithographies y compris les affiches et environ 5 000 dessins. Henri de Toulouse Lautrec souffrait dune maladie génétique qui avait ralenti sa croissance. En dépit de sa petite taille et de ses fractures à répétition, on retiendra un homme débordant dénergie, qui saisissait avec avidité tous les plaisirs de la vie. Des grands-ducs neûssent été quanodines amusettes Il nous emmène au lit, dans de beaux draps. Celui des prostituées qui se couchent épuisées, par deux : on a parlé de lesbianisme, il ne sagit peut-être que de précarité et de complicité dans la misère, la pauvreté des bordels et le froid poussant à se réchauffer et à partager. Peintures indécidables et cest leur force, à nous dimaginer, de plisser les yeux, de plonger avec lui. Ce demi-monde quil connaît par cœur, cette marginalité que ce grand bourgeois entravé, libéré et jouisseur place au centre de sa vie, personne ne la peint de lintérieur comme lui. Tout comme son maître Degas, Toulouse-Lautrec peint les femmes de son temps, Les petites femmes parisiennes, notamment les danseuses quils croisent dans les cabarets. Vivant de la débauche et suite à un effondrement physique et moral, Henri de Toulouse-Lautrec meurt le 9 septembre 1901, au Château Malromé, à Saint-André-du-Bois. Les affiches de Lautrec étaient une forme de propagande anti-intellectuelle. Le tableau que nous observons aujourdhui fut réalisé entre 1892 et 1895 et représente une scène au sein du célèbre cabaret : Le Moulin-Rouge. Contrairement à ce que les impressionnistes avaient lhabitude de peindre, la scène représentée dans ce tableau est obscure et triste. Les couleurs sont monotones, sombres, toute personne regardant le tableau comprend quelle nest pas la bienvenue. La femme au premier plan, dont le visage rappelle les masques utilisés dans la Commedia dellarte nous met directement mal à laise. La couleur verdâtre de sa peau, qui rappelle la couleur des miroirs sensés agrandir la scène, accentue cette idée. Au second plan, nous pouvons observer un groupe dhommes bourgeois et de femmes attablés, cest dailleurs dans ce groupe de personnes que Toulouse-Lautrec sest représenté lair absent. Mais si on regarde de plus prêt, les gens ne sont pas en train de discuter, il ny a aucune interaction entre eux, ce ne sont pas de beaux gentilshommes, et sont probablement ivres vu le regard vide porté par les hommes. Henri de Toulouse-Lautrec en habit de femme, vers 1890 À loccasion de son 70ème anniversaire, le Museu dArte de São Paulo MASP consacre son programme dexpositions au thème de la sexualité vu à travers lart. Une question clé est e effet le rôle que jouent les artistes dans lévolution des mœurs sociales et des attitudes à légard du sexe. Dans ce contexte, MASP organise une importante exposition consacrée au travail de Henri de Toulouse-Lautrec. Des affiches comme des tableauxAnticonformiste, Toulouse-Lautrec ne dédaigne pas les propositions qui lui parviennent de faire des affiches pour les cabarets et les cafés-concerts. Il devient ainsi un des affichistes les plus célèbres de son temps, admiré ensuite par des artistes peintres comme Pablo Picasso. Il en fera au total une trentaine et va les exposer comme un tableau, y voyant un substitut à la grande peinture. Toulouse-Lautrec sest passionné alors pour le cirque. Ce milieu lui rappelle lanticonformisme de son cercle familial. Il est aussi attiré dans ces spectacles par les corps en mouvement, les performances athlétiques des artistes et les postures des animaux. Lunivers du cirque lintéresse aussi en raison des liens qui peuvent être noués avec le cirque antique et sa mise en pâture des corps meurtris et suppliciés donnés en spectacle. Douglas Cooper, Henri de Toulouse-Lautrec, Nouvelles Editions Françaises, 1957, p. 41.